Pour une Europe solidaire
L’Europe vit depuis la fin de la seconde guerre mondiale l’un de ses plus grands défis.
Crise économique, incompréhension financière, malaise social et changements politiques, l’Union Européenne est ébranlée. Au-delà de la crise de la zone euro, il y a aussi une crise démocratique.
La faute des médias ou des politiques, chacun doit se mettre face à ses responsabilités. Aujourd’hui, à travers des études, les citoyens de l’Union ne se reconnaissent plus dans une entité entière, juridique, reconnue internationalement, qui est pourtant la leur.
La France, a toujours voulu jouer un rôle moteur dans la construction de l’Europe. Et pour cause, à son début seules six nations composaient ce qu’on appelait alors la CEE, la Communauté Économique Européenne. Le Bénélux (Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg) pesait peu, leur poids économique et démographique étant d’une importance toute relative. Il restait l’Italie et l’Allemagne (alors la RFA). Ces deux dernières, grandes vaincues lors du conflit qui plongea le monde dans le gouffre et l’horreur, n’avaient pas voix au nouveau chapitre du concert des Nations qui se dessinait. La France de Monnet, de Schumann, s’attela à la tâche, en tête du train Europe qui voyait de plus en plus de nations sœurs suivre le même chemin et la destinée de la paix continentale.
Mais l’Europe s’est faite par un ensemble de volontés, de convictions, d’échanges et de dialogues. Progressivement, les nations européennes se sont unies en commençant par six pour passer à vingt sept aujourd’hui. Non sans difficulté, l’épreuve et les crises sont toujours le lot des entreprises qui réussissent. L’Europe en est un exemple concret, patent, et toujours d’actualité. D’une crise, deux solutions. Soit la chute, soit un ressort toujours plus haut et plus bénéfique pour ceux qui ont lutté.
Revenons un peu en arrière. D’où viennent les fondements des structures européennes? Quelles sont leurs interactions avec l’extérieur? Prenons l’aspect juridique. Une partie des lois de chaque nation européenne se base somme toute sur la diffusion du code civile exporté par Napoléon et ses guerres révolutionnaires. Beaucoup de pays, sans conteste s’en sont inspirés (excepté la Grande-Bretagne of course). Par la suite, en deuxième partie du XXe siècle comme nous l’avons vu, le système juridique français a prédominé dans le cadre de la construction européenne avec, il est vrai, celui de l’Allemagne. D’autre part, aujourd’hui, les échanges commerciaux internationaux les plus intenses se trouvent actuellement entre l’Union Européenne et la Chine. Dans toute affaire, il y a des contrats donc un processus juridique. La Chine empreinte aujourd’hui de plus en plus au système juridique commercial européen par nécessité puisque que le plus pays le plus nombreux au monde n’en détient qu’un relativement vague.
Aujourd’hui, les nationalismes sont encore présents au sein de l’Union européenne. Anciennes grandes puissances, nostalgiques d’un empire passé, les résurgences nationalistes reviennent sur le devant de la scène et mettent en péril le nécessaire fédéralisme européen, un fédéralisme où l’Europe d’Erasme doit tendre pour atteindre sa perfection. Répondons à tous ces souverainismes. Chaque nation, c’est certain, sera plus forte dans une Union plus forte. Etre plus fort à l’intérieur, pour être puissant à l’extérieur devrions-nous marteler plus souvent aux Euro-septiques.
Pour conclure et pour montrer un bel exemple d’une Europe qui deviendra plus solidaire et plus unie malgré monts et marées c’est tout simplement le programme d’échange européen pour les étudiants que tout le monde connait sous le nom d’Erasmus. Erasme, était un humaniste, promouvant une paix cosmopolite européenne, un échange pacifique entre les nations.
Le programme d’échange européen Erasmus, c’est l’une des plus grandes réussites de l’Europe et de ses institutions. Il y a un peu plus d’un demi siècle, l’Europe s’embrasait dans un conflit qui devait provoquer sa perte, entrainant les nations européennes dans la haine et l’incompréhension. Aujourd’hui grâce au programme d’échange universitaire, les jeunes européens rentrent dans une nouvelle ère de compréhension interculturelle mutuelle, de pax romana contemporaine, de paix amicale saine et constructive.
Récemment, l’Union européenne a été récompensée par le Prix Nobel de la Paix. A nous de poursuivre en ce sens.
Quentin Legouy